« Complètement femme depuis environ cinq ans », après une transition « progressive » pendant une quinzaine d’années, Marie Cau n’a « pas encore changé d’état civil » mais entend le faire prochainement, « pour éviter les tracasseries administratives ». « Je n’ai pas eu à changer de prénom car Marie est mon troisième prénom de naissance et je l’utilise couramment depuis deux ans comme le code civil m’y autorise », explique-t-elle. Depuis 2016, le changement d’état civil a été facilité pour les personnes transgenres, qui n’ont plus à le justifier par des documents médicaux mais doivent toujours passer devant un tribunal pour l’obtenir.
« Je ne suis pas une personne militante », confie Marie Cau, souhaitant rester discrète et se concentrer sur l’action municipale. « Justement, les gens ne m’ont pas élue parce que j’étais transgenre ou contre, ils ont élu un programme. C’est ça qui est intéressant : quand les choses deviennent normales, qu’on n’est pas montré du doigt », estime-t-elle. Habitante du village depuis vingt ans, mère de trois enfants et défendant « un modèle basé sur le développement durable, l’économie locale et les circuits courts, le social et le mieux-vivre ensemble », elle cumulera ses fonctions de maire avec son entreprise de « conseil en informatique ».
Pour la militante Stéphanie Nicot, « cette élection montre que même si la France est très en retard sur toutes les questions relatives aux minorités, nos concitoyens sont de plus en plus progressistes », choisissant leurs élus « en considérant la valeur des individus, indépendamment de leur identité de genre ».
Comme dans le sujet sur les sextuplés, sans doute certains seront choqués, tandis que d'autres, comme moi, trouveront bien que l'évolution médicale, permette de réparer les erreurs de la nature.