Vaut-il mieux exploser au risque de blesser, ou taire ses reproches au risque de ne jamais régler le problème ?
Des émotions d’enfant qui resurgissent
Si ce sentiment resurgit lors des réunions de famille, c’est que, le reste du temps, nous faisons taire l’enfant en souffrance que nous avons été. Nous avons grandi, nous sommes nous-mêmes devenus parents, nous avons construit notre vie… Et puis nous nous retrouvons projetés, sans préavis, dans cette enfance dont nous portons les cicatrices, intimes et profondes.
Ces empreintes inscrivent en nous le ressentiment, la colère, la rancœur et parfois la haine. Et nous ne parlons pas ici des sévices, de la maltraitance ou de la violence, mais d’une claque tombée au mauvais moment, de la répétition de paroles vexantes, de la position de chouchou dans la fratrie… « Il y a des blessures qui creusent des trous qui ne se referment jamais, explique la psychologue Maryse Vaillant.
Ce qui n’était pour l’un qu’un détail véniel s’est fixé dans la chair de l’autre comme une épine empoisonnée. Même en dehors des situations de maltraitance, alors que nous sommes devenus adultes, devenus vieux, des émotions venues de l’enfance peuvent nous maintenir dans une sorte de ressentiment avide ou amer à l’intention de nos parents. Ils n’ont pas été à la hauteur, ils nous ont blessés, détruits, manqués…
Et toute notre vie a été marquée par leurs manquements. C’est le roc indépassable sur lequel achoppe le ressentiment. » « Si l’on a le sentiment qu’il nous faut régler des comptes, c’est qu’il y a, justement, des comptes en cours, c’est-à-dire que nous sommes en dette, constate le psychiatre et thérapeute familial Serge Hefez. Or ce sentiment de dette est de plus en plus exacerbé dans la famille contemporaine.
Auparavant, la famille servait à transmettre des valeurs et des règles pour bien vivre en société. L’amour était donné de surcroît. Aujourd’hui, la famille est devenue le lieu d’amour par excellence. Sa signification même est de s’aimer et d’être aimé. Du coup, le sentiment de dette n’est plus mesurable puisqu’il s’appuie sur le ressenti de l’enfant que l’on a été. »
Des émotions d’enfant qui resurgissent
Si ce sentiment resurgit lors des réunions de famille, c’est que, le reste du temps, nous faisons taire l’enfant en souffrance que nous avons été. Nous avons grandi, nous sommes nous-mêmes devenus parents, nous avons construit notre vie… Et puis nous nous retrouvons projetés, sans préavis, dans cette enfance dont nous portons les cicatrices, intimes et profondes.
Ces empreintes inscrivent en nous le ressentiment, la colère, la rancœur et parfois la haine. Et nous ne parlons pas ici des sévices, de la maltraitance ou de la violence, mais d’une claque tombée au mauvais moment, de la répétition de paroles vexantes, de la position de chouchou dans la fratrie… « Il y a des blessures qui creusent des trous qui ne se referment jamais, explique la psychologue Maryse Vaillant.
Ce qui n’était pour l’un qu’un détail véniel s’est fixé dans la chair de l’autre comme une épine empoisonnée. Même en dehors des situations de maltraitance, alors que nous sommes devenus adultes, devenus vieux, des émotions venues de l’enfance peuvent nous maintenir dans une sorte de ressentiment avide ou amer à l’intention de nos parents. Ils n’ont pas été à la hauteur, ils nous ont blessés, détruits, manqués…
Et toute notre vie a été marquée par leurs manquements. C’est le roc indépassable sur lequel achoppe le ressentiment. » « Si l’on a le sentiment qu’il nous faut régler des comptes, c’est qu’il y a, justement, des comptes en cours, c’est-à-dire que nous sommes en dette, constate le psychiatre et thérapeute familial Serge Hefez. Or ce sentiment de dette est de plus en plus exacerbé dans la famille contemporaine.
Auparavant, la famille servait à transmettre des valeurs et des règles pour bien vivre en société. L’amour était donné de surcroît. Aujourd’hui, la famille est devenue le lieu d’amour par excellence. Sa signification même est de s’aimer et d’être aimé. Du coup, le sentiment de dette n’est plus mesurable puisqu’il s’appuie sur le ressenti de l’enfant que l’on a été. »
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