les romains, le sexe et nous !

Merci pour la vidéo colombine, c'est très instructif. On voit bien quelles sont les similitudes entre certaines de leurs pratiques et les nôtres, et les différences, notamment au niveau idéologique. Il y a aussi la notion de genre, apparemment chez les romains ce n'était pas une vraie question, puisque les hommes et les femmes étaient vraiment "casés", avec un statut déterminé...

Mais c'était un peu paradoxal je trouve, car d'un côté les moeurs sexuelles étaient très libérées, et d'un autre les femmes étaient cantonnées à un rôle social bien précis. Comme si les romains avaient bien dissocié les rapports charnels du statut sexuel.

La sexualité romaine est phallocentrique : on ne conçoit pas de sexe sans pénis et sans pénétration. Ensuite, le fait que le terme même de sexualité n'existe en réalité pas à cette époque, pas plus donc que l'hétéro- ou l'homosexualité, ce qui compte dans la Rome antique, c'est d'une part le statut social, et d'autre part le rôle (actif ou passif) joué dans la relation sexuelle.

les matrones romaines sont chargées que du sexe à visée procréative, alors que les prostituées, elles, sont chargées du sexe du plaisir c'est à elles qu'il revient d'apaiser les pulsions sexuelles des Romains.
Des règles très strictes encadrent l'acte sexuel : même au bordel la nudité complète est réservée auxprostituées, les matrones devant quant à elles toujours garder une nuisette.

L' apprentissage de la sexualité, n'est que pour les jeunes garçons puisque la jeune fille romaine ne doit découvrir la sexualité que lors de sa nuit de noces (elle est conduite au lit nuptial par la pro-nuba, une matrone qui lui donne quelques conseils juste avant la rencontre avec son futur mari.
Les jeunes hommes, en revanche, sont encouragés pendant leur célibat à s'éduquer auprès de prostituées, de courtisanes, ou d'affranchi(e)s : auprès de femmes qui connaissent déjà bien le sexe.


Dans la mythologie, constitutive de la fondation de Rome : Romulus est en effet issu du viol de la vestale Rhéa Silvia par le dieu Mars, et lui-même commet par la suite un certain nombre de viols avec ses camarades, puisque les peuples voisins refusent de leur donner en mariage leurs filles.

Mais cette violence est ensuite apaisée par le discours de Romulus, qui promet aux jeunes femmes enlevées qu'elles seront épousées et respectées par les hommes, qui les tiendront en affection.
La violence physique initiale se résout dans le mariage. C'est ce que traduit le mythe de l'enlèvement des Sabines, qui permet ainsi aux femmes romaines de s'identifier aux premières matrones, à qui l'on ne demande rien d'autre que d'être de bonnes épouses, de mettre au monde des enfants, et de filer la laine.

colombine a écrit:
La violence physique initiale se résout dans le mariage.

Elle se résout aux yeux de la société mais la violence conjugale existe depuis toujours !!
ce qui était appelé "le devoir conjugal" est en fait un viol légal

le mariage c'est surtout pour empêcher la femme d'aller ailleurs et faire des bâtards ...qui pourraient réclamer leurs droits au moment de la succession
le mariage permet juste de cacher la violence et de préserver le patrimoine : une pierre 2 coups

J'ai commencé la lecture d'un ouvrage sur la prostitution dans la Rome antique ! Je vous en dirai davantage quand je l'aurai terminé, c'est à dire dans six mois !  Vu le nombre d'ouvrages que je lis simultanément.

Tout était affaire de conditionnements, chose qui a perduré bien au-delà de l'époque romaine, et qui existe encore aujourd'hui sous certaines formes. Il est intéressant de voir comment la société évolue dans ce domaine, et comment les pratiques changent, ou pas !
Il devait exister aussi beaucoup de frustration chez les femmes, je crois, car leur image et leurs besoins devaient être quand même sacrément malmenés. Les hommes ne devaient pas avoir à penser à cela, en tous cas beaucoup moins puisque l'homosexualité (par exemple) n'était pas stigmatisée. Et du fait du patriarcat dominant...

Elia a écrit:

colombine a écrit:
La violence physique initiale se résout dans le mariage.

Elle se résout aux yeux de la société mais la violence conjugale   existe  depuis toujours !!
ce qui était appelé "le devoir conjugal" est en fait un viol   légal

le mariage c'est surtout pour  empêcher la femme  d'aller ailleurs   et faire des bâtards  ...qui pourraient réclamer leurs droits au moment de la succession
le mariage permet   juste de cacher la violence  et de préserver le patrimoine : une pierre 2 coups

J’aurais pas mieux dit ! Au  final le mariage tel qu'il est conçu traditionnellement est une aliénation de la femme à plusieurs niveau, pas que le sexe. Ca a été pendant longtemps aussi l'institutionnalisation que les femmes n'aient rien, ne puissent rien posséder, et ne puissent pas s'en sortir en dehors de l'autorité d'un homme.
En ce sens, les peuples de l'antiquité, avant les romains, étaient bien plus cool car la femme avait plus de droit. Les romains ont initialisé le statut de la femme dépendante d'un homme. On leur dit pas merci !

C'est ça Loba !

D'ailleurs, il n'est pas exclu que les sociétés que les romains nommaient (non sans mépris) "barbares", eussent été plus enclines à considérer la femme comme un être au statut plus élevé. Oui, ces héritages nous les devons aux romains, mais bon, ils ne nous ont pas légué que des points noirs.

Mais moi je suis persuadé que, comme tu le dis Loba, la femme a commencé à subir certaines choses avec l'avènement des civilisations grecque et romaine. Cela venait-il d'un besoin de satisfaction machiste et phallocratique ? Mais dans ce cas pourquoi la société celte (par exemple) aurait été différente ? Sur le plan psychologique la réponse ne me paraît pas simple...

Tu as tout à fait raison, les problèmes ont vraiment commencé avec les grecs et les romains. Cela vient peut-être de la religion (ou alors c'est l'inverse)
Dans l'égypte antique, les femmes pouvaient être prêtresses et être propriétaires, voire même répudier leur mari.
Chez les celtes également ,les femmes n'étaient pas exclues de la vie religieuse et elles étaient respectées. Cet article est très intéressant à ce sujet : http://anti-mythes.blogspot.com/2010/05/la-femme-gauloise-celte.html

pour moi, on voit souvent la qualité d'une civilisation à la place qu'elle réserve aux femmes.

Et je pense qu'à des périodes encore plus reculées la femme devait avoir un statut sacré, elle devait incarner la terre mère, l'enfantement étant le symbole de la fécondité et du renouvellement de la vie.

Le patriarcat est une construction culturelle, un pouvoir qui s'est mis en place au gré des jeux de pouvoir selon moi. Etait-il important de "disposer" de la femme comme on dispose d'un être qui doit être disponible ? Je le crois. Pendant très longtemps les hommes n'ont pas fait le rapprochement entre sexualité et procréation, le processus n'était pas compris, et encore moins connu.
La femme romaine, comme de nombreuses femmes dans l'histoire, devait connaître beaucoup de difficultés avec la grossesse, et un grand nombre d'entre elles devaient mourir prématurément. Même si les romains avaient inventé des systèmes de drainage assez efficace, les connaissances médicales restaient quand même limitées.

Pour autant, les romains vénéraient aussi des déesses ! Même les entités divines étaient sexuées, et avaient leurs propres attributions.