Molière, "Le malade imaginaire".
L'hypocondrie, si l'on tente de la définir à partir de la psychopathologie on obtient la définition suivante : peur irrationnelle et obsessionnelle du sujet pour sa santé, qui peut aller de la névrose, pour sa forme la moins grave, à la psychose délirante pour sa forme la plus maligne.
Nous sommes toutes et tous un peu hypocondriaques, comme nous sommes tous un peu paranoïaques ou mythomanes... Mais entre la tendance à l'hypocondrie et l'hypocondrie avérée il y a un monde. Ce trouble peut apparaître très tôt, ses origines peuvent être multiples, souvent c'est une conjonction de plusieurs facteurs favorisants : des traumatismes dans l'enfance (liés à la santé ou pas), des parents surprotecteurs qui n'exposaient pas au danger, même minime, des chocs émotionnels à l'âge adulte... L'hypocondrie peut surgir plus tardivement après la perte d'un être cher par exemple, dans ce cas la peur des maladies devient obsessionnelle.
En fait l'hypocondrie est liée à l'angoisse de mort, dont elle est le "symptôme" psychique. Et bien sûr elle peut être corrélée à d'autres troubles du type anxieux, le trouble panique, les angoisses... Selon moi on pourrait presque parler d'une "phobie de la mort" avec l'hypocondrie ! A ne pas confondre avec la nosophobie, qui est la peur d'attraper des maladies, car dans ce cas la personne ne se considère pas comme gravement malade, elle a "simplement" peur d'être contaminée. La personne hypocondriaque à l'extrême a peur de tout ! Le moindre signe physique lui indique qu'une maladie grave la guette ! C'est très difficile à vivre... Les femmes sont autant touchées que les hommes.
Je l'étais, et je le suis encore ! Mais je me soigne. J'ai plus ou moins identifié les moments clefs qui m'ont conduit à développer ces angoisses hypocondriaques, parfois il est nécessaire de passer par des séances de psychothérapie pour trouver des causes.
Mais là d'un coup je ne me sens pas bien...