Ni vous sans moi, ni moi sans vous | Lai de Marie de France
En ancien français D’els dous fu il tut altresi cume del chievrefueil esteit ki a la coldre se perneit : quant il s’i est laciez e pris e tut en tur le fust s’est mis, ensemble poeent bien durer ; mes ki puis les vuelt desevrer, la coldre muert hastivement e li chievrefueilz ensement. ‘Bele amie, si est de nus : ne vus senz mei ne jeo senz vus!’
En français moderne
D’eux deux il était ainsi Comme du chèvre-feuille était Qui au coudrier se prenait. Quand il s’est enlacé et pris Et tout autour le fût s’est mis, Ensemble peuvent bien durer. Mais qui les veut ensuite désunir Le coudrier meurt bien vite Et le chèvre-feuille avec lui. « Belle amie ainsi est de nous Ni vous sans moi, ni moi sans vous. »
Rondeaux | Charles d’Orléans
Le temps a laissé son manteau De vent, de froidure et de pluie, Et s’est vêtu de broderie, De soleil luisant, clair et beau. Il n’y a bête ni oiseau Qu’en son jargon ne chante ou crie : Le temps a laissé son manteau De vent, de froidure et de pluie. Rivière, fontaine et ruisseau Portent, en parure jolie, Gouttes d’argent d’orfèvrerie ; Chacun s’habille de nouveau : Le temps a laissé son manteau.
Hiver, vous n’êtes qu’un vilain. Été est plaisant et gentil : En témoignent Mai et Avril Qui l’escortent soir et matin. Été revêt champs, bois et fleurs De son pavillon de verdure Et de maintes autres couleurs Par l’ordonnance de Nature. Mais vous, Hiver, trop êtes plein De neige, vent, pluie et grésil ; On vous doit bannir en exil ! Sans point flatter, je parle plain : Hiver, vous n’êtes qu’un vilain.
En ancien français D’els dous fu il tut altresi cume del chievrefueil esteit ki a la coldre se perneit : quant il s’i est laciez e pris e tut en tur le fust s’est mis, ensemble poeent bien durer ; mes ki puis les vuelt desevrer, la coldre muert hastivement e li chievrefueilz ensement. ‘Bele amie, si est de nus : ne vus senz mei ne jeo senz vus!’
En français moderne
D’eux deux il était ainsi Comme du chèvre-feuille était Qui au coudrier se prenait. Quand il s’est enlacé et pris Et tout autour le fût s’est mis, Ensemble peuvent bien durer. Mais qui les veut ensuite désunir Le coudrier meurt bien vite Et le chèvre-feuille avec lui. « Belle amie ainsi est de nous Ni vous sans moi, ni moi sans vous. »
Rondeaux | Charles d’Orléans
Le temps a laissé son manteau De vent, de froidure et de pluie, Et s’est vêtu de broderie, De soleil luisant, clair et beau. Il n’y a bête ni oiseau Qu’en son jargon ne chante ou crie : Le temps a laissé son manteau De vent, de froidure et de pluie. Rivière, fontaine et ruisseau Portent, en parure jolie, Gouttes d’argent d’orfèvrerie ; Chacun s’habille de nouveau : Le temps a laissé son manteau.
Hiver, vous n’êtes qu’un vilain. Été est plaisant et gentil : En témoignent Mai et Avril Qui l’escortent soir et matin. Été revêt champs, bois et fleurs De son pavillon de verdure Et de maintes autres couleurs Par l’ordonnance de Nature. Mais vous, Hiver, trop êtes plein De neige, vent, pluie et grésil ; On vous doit bannir en exil ! Sans point flatter, je parle plain : Hiver, vous n’êtes qu’un vilain.
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