Certaines personnes ont peur du bonheur et de la joie.
Cela ne signifie pas qu'elles sont toujours tristes mais plutôt qu'elles évitent les activités et les évènements mondains qu'elles pensent amusants.
C'est généralement un mécanisme de défense qui les préservent des traumatismes ou des conflits.
La thérapie peut aider ces personnes à travailler sur leur passé et aborder le futur sans crainte.
Voici certains symptômes de ce trouble, selon Healthline:
Ressentir de l'anxiété quand vous êtes invités à un évènement mondain.
Laisser passer des opportunités de changements positifs dans leur vie à cause de la peur d'une mauvaise conséquence.
Refuser de participer aux activités "amusantes".
Penser qu'être heureux signifie que quelque chose de mauvais va se passer.
Penser que le bonheur fait de vous une mauvaise ou une pire personne.
Croire que montrer que vous êtes heureux est mauvais pour vous, vos amis ou votre famille.
Penser qu'essayer d'être heureux n'est qu'une perte de temps et des efforts vains.
Vous voyez ce sentiment que vous avez lorsque tout semble trop beau pour être vrai — quand beaucoup de choses positives vous sont arrivées récemment donc vous trouvez cela suspicieux ?
Certaines personnes n'arrivent pas à passer au-dessus de ce sentiment et leur chance tourne au drame dans leur tête.
Les personnes qui ont une aversion irrationnelle au bonheur souffrent de ce qu'on appelle la "chérophobie". Le terme vient du mot grec "chairo", qui signifie "je me réjouis". Cela signifie tout simplement qu'ils ont peur de prendre part à quoi que ce soit d'amusant.
Ils n'ont pas peur des activités, mais plutôt de se laisser aller, d'être heureux et insouciant et que quelque chose de terrible se produise.
La chérophobie n'est pas un terme largement utilisé ou bien défini et n'est pas dans la dernière édition du manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM-5), qui est la principale source pour les conditions des diagnostics de santé mentale. Mais selon Healthline, certains experts médicaux considèrent la chérophobie comme une forme d'anxiété.
Une personne qui souffre de chérophobie n'est probablement pas triste tout le temps — elle évite simplement les évènements et activités qui pourraient lui apporter du bonheur.
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Dans une note de blog sur Psychology Today, la psychiatre Carrie Barron évoque les différentes raisons possibles pour que des personnes développent la chérophobie, ou "l'hédonophobie", définie comme la peur du plaisir.
"La poursuite du bonheur est au coeur du débat ces derniers temps," a t-elle écrit. "Cela pourrait paraître étrange qu'une personne ait peur de cette émotion positive. Si c'est dû à un lien entre bonheur et punition dans l'enfance, cela pourrait être bien plus commun qu'on ne le pense."
Par exemple, cela pourrait venir de la peur du conflit avec une personne que l'on aime ou une mauvaise expérience que l'on associe à un évènement. Si vous avez l'habitude que quelque chose de mal vous arrive directement après un heureux évènement, vous pourriez ne plus vouloir y aller.
"Si vous avez une aversion au plaisir, cela pourrait être parce que au cours de votre parcours, la colère, la punition, l'humiliation ou la menace — vous les avez mérités et ils devaient agir de la sorte— ont tué votre joie," a ajouté Barron. "Aujourd'hui vous êtes effrayés de ressentir cela parce que si la bulle éclate, la brutalité arrive."
Dans une interview au site The Metro, la bloggeuse Stephanie Yeboah a décrit ce qu'était la vie d'un chérophobe.
"Finalement c'est un sentiment de désespoir complet, qui mène à l'anxiété et à la méfiance vis-à-vis des choses qui promeuvent le bonheur, parce que vous pensez qu'il ne durera pas," a t-elle dit.
"La peur du bonheur ne veut pas nécessairement dire qu'on vit en permanence dans la tristesse. Dans mon cas, la chérophobie a exacerbé mes évènements traumatiques. Même des choses comme célébrer la victoire d'une campagne, l'accomplissement d'une tâche difficile ou le gain d'un nouveau client me mettent mal à l'aise."
Les traitements contre la chérophobie peuvent parfois être confondus avec les traitements contre les sentiments dépressifs, qui, selon Yeboah, n'aident pas vraiment.
"Il n'y a pas vraiment quelque chose à faire parce qu'il n'y a pas de traitement spécifique à la chérophobie, donc je fais juste avec et j'essaie de ne pas y penser autant que possible."
Barron a dit qu'il faut commencer par creuser dans votre passé pour bien faire, afin de pouvoir essayer et d'apprendre à accepter de perdre du temps, de s'amuser et d'être heureux sans avoir peur des conséquences négatives.
Plus particulièrement, elle dit que les traitements comme les psychothérapies "psychodynamiques" et les thérapies comportementales et cognitives sont utiles pour comprendre les causes et défaire les associations que ces personnes ont fait entre le plaisir et la peine.
Finalement, faire face à la chérophobie change votre manière de penser. Si vous pensez que vous en souffrez, sachez que c'est comme un mécanisme de défense que vous vous imposez, qui s'est construit sur un passé de conflits ou de traumatismes.
Travailler sur vos problèmes prendra du temps, mais avec un traitement, vous pourrez être capable de dépasser cela, de profiter du bonheur et de commencer à vivre l'instant présent.
http://www.businessinsider.fr/qu-est-ce-que-cherophobie