Tyrannies sur les femmes

Oui, tout est dans le titre !

Les tyrannies dont je parle sont multiples : celles de la beauté/séduction, celles de la société de la performance, celles de la famille... Les femmes subissent cela depuis des temps immémoriaux. Ainsi la femme n'a t-elle jamais vraiment pu être totalement elle-même ? Assujettie à des normes et des injonctions socioculturelles. La journaliste Mona Cholet porte un regard très intelligent et lucide sur ces tyrannies. J'emploie ce mot à dessein car pour moi il s'agit vraiment de tyrannies. Comment nommer autrement ce qui s'impose à soi comme une sorte d'obligation plus ou moins consciente ?

Notre époque se targue d'avoir apporté à la femme un certain nombre de libertés, certes, mais il demeure encore des tyrannies plus ou moins discrètes qui nuisent au quotidien pour elle, des exemples ? Il y en a plein !
Peut-elle avoir le droit de revendiquer son désir de ne pas avoir d'enfant sans passer pour égoïste ou je ne sais quoi d'autre ? Et à ce sujet c'est loin d'être simple pour elle ! Si elle en a trop on lui reproche de les faire pour compenser sa névrose, ou pour toucher des allocations, si elle n'en fait pas on lui reproche d'être féministe et de refuser l'évident besoin physiologique de la femme "idéale" ! Bref, c'est coton ! Vous remarquerez au passage que si un homme agit de la même manière cela passera presque inaperçu ! Moi je n'ai ni épouse ni enfant, c'est tout juste si on le remarque, parce que je suis un homme. Et je ne parle pas de la stigmatisation-culpabilisation liée à l'avortement, pourtant tout à fait légal dans notre pays.

La femme subit ces tyrannies depuis tellement de temps qu'elle commence à peine à réaliser que tout cela n'était que constructions sociales et culturelles ! Une femme peut vivre selon SES désirs, et pas ceux du système. Ne pas avoir d'enfant sans être montrée du doigt, ne pas se marier, exercer le métier qu'elle souhaite, etc. Ca coule de source ? Il faut croire que non ! Puisque de nos jours il persiste des pressions inacceptables sur elles.

Je vous conseille la lecture des ouvrages de Mona Cholet, et notamment celui-ci :"Sorcières, la puissance invaincue des femmes".

Il est surement super ce bouquin mais je ne le lis pas parce qu'il va me contrarier.

Avez-vous vu le clip qui fait le buz en ce moment qui vient du magasine Girls girls girls. Ce clip m'a fait un frisson dans le dos tellement j'y ai reconnu ma vie.

J'arrive pas à le trouver sous titré sur youtube, je vous mets le lien facebook, j'espère que vous pourrez le voir, il est édifiant  :

https://www.facebook.com/culturepubofficiel/videos/199085367975930/?__tn__=kCH-R&eid=ARBiBKSAJF5PZJj7YcB3CHXQTSC8fcLqeBJbF_Pa77YsJcH9B41y9tdtHV5FQXIbrfp4kl_Wa1jL7Ycp&hc_ref=ARTBrdeiTe3iqcY7VBNOMRK737uKpU1J1InJZFq-8wHbSAY_jUXx_F1ubz4aP3I4URo&fref=nf&__xts__[0]=68.ARB1_zLsucHQ8ALvGHfsASFwOwo_ffz8aH81A-4AurxggwtTBZzxnOFwrSHAJT5V1ws3zxXp8zGnOvKn5wqunCni7GK33wHOdqOzkpG3jzPgt-b0yvRnkFJPdgu_Kus89vPAdULSmpC7YEQD0rBR-bHJYxrzFr2JzDU7H14eFhnCmFXIWcoD0JkzSk1Ug1zitHurW30_ItYtBDqpjxmtQw5E3KWVFlOy4-2YfTpo99fbN6NyQNzQBKN3Ymmfv3lvg2rtIDZ-KbRmzjAhKZnre8MvyJ3RwDCbsI9dPBQUWQ3dCHWz75qjnqQMDVeTBdxU8MFIiFxDYc0mbuGsXQ7EofHeGg

En effet c'est assez bien résumé ! C'est un peu "choc" mais ça a le mérite d'être clair, et d'exposer ce qui est vraiment trop lourd à porter pour les femmes...

Loba

Je n'avais jamais vu cette vidéo. De toutes façon nous ne pouvons pas plaire à tout le monde, ce qui compte c'est d’être bien dans sa peau.

C'est exact Babou. Mais pour se faire il faut pouvoir s'aimer, être en harmonie avec ses propres pensées, ses représentations... Trop de complexes empêchent l'équilibre, et c'est là que les femmes doivent retrouver la voie de cet équilibre. Depuis longtemps les femmes portent des injonctions plus ou moins conscientes sur leurs épaules, et c'est la prise de conscience qui libère, mais pour cela il faut aussi que la société évolue selon moi, ça me paraît inévitable.

Très juste, Olive !

je n'ai pas voulu d'enfants
et peu sont les personnes qui m'ont fait des remarques désagréables
mes parents n'ont rien dit ..
mes 2 soeurs pluss surtout une l'aînée -oui- il y a longtemps
mais je l'ai vite recadré

on me demandait pluss si cela ne me manquait pas mais sans ironie ..
certains me demandaient si je ne pouvais pas en avoir
quand je disais que si ( j'ai fait une fausse couche ) que c'était une décision vraiment de ne pas en avoir .. non je n'ai jamais eu de remarques vraiment désobligeantes

on a avancé sur ce sujet au moins !!

Et on avancera encore ! Heureusement.

Une femme qui n'avait pas d'enfant était très stigmatisée jadis, et cela a duré longtemps, très longtemps. Aujourd'hui je pense que l'on commence à comprendre qu'une femme n'est pas un incubateur sur deux jambes ! Mais un être humain ayant les mêmes droits et les mêmes capacités qu'un être humain mâle. Les grands progrès ont commencé avec la loi Veil en 1974, à partir de là les femmes ont su qu'elles pouvaient théoriquement disposer de leur corps, et choisir d'enfanter ou pas.
Et le "théoriquement" a son importance.

Mais l'image de la femme qui procréé elle est bien plus tenace, et celle qui déroge à cette règle doit avoir de bonnes raisons ! Bien sûr ce n'est pas quelque chose qui est crié sur les toits, mais une femme qui ne veut pas avoir d'enfant est quand même un peu montrée du doigt. Il en va de la perpétuation de l'espèce, certes, mais du coup pense t-on à la perpétuation de la pensée féminine ? Pas sûr. Ma soeur n'a pas pu et n'a pas voulu avoir d'enfant, pour x raisons, mais c'est son choix ! Et ce choix n'a pas posé problème à qui que ce soit dans notre famille, la santé de ma soeur primait.

Mais il y a aussi beaucoup de femmes qui veulent absolument avoir des enfants, tout existe. La question qui se pose à mon avis c'est la suivante : respecte t-on toujours la possibilité qu'une femme puisse refuser ce "sort" ? Même inconsciemment ! Par exemple une femme qui a connu une expérience traumatique dans l'enfance par rapport à sa propre mère et qui refuse de "transmettre" quelque chose, doit-on lui dire :"Mais vous savez, il ne faut pas renoncer à la possibilité de procréer, parce que c'est la vie, c'est beau, etc." , dit-on la même chose à un homme ? Rarement. Moi je suis un homme de 52 ans sans enfant et pratiquement personne ne me le fait remarquer !

Si cette femme refuse de "transmettre" c'est une liberté, dès l'instant où elle peut choisir, par exemple après avoir été conseillée par un(e) psy ou une(e) autre spécialiste. Pour éviter que ce choix soit biaisé, à cause du trauma justement. Ce que je veux dire c'est qu'elle pourrait changer d'avis si ce trauma n'était pas présent. En tous cas c'est un choix, plus ou moins conscient, qui est pour l'homme plus souple...

Psycholive a écrit:"Mais vous savez, il ne faut pas renoncer à la possibilité de procréer, parce que c'est la vie, c'est beau, etc." , dit-on la même chose à un homme ? Rarement. Moi je suis un homme de 52 ans sans enfant et pratiquement personne ne me le fait remarquer !

Tout à fait
je l'explique comme ça :

je crois que cela s'explique par le fait
qu'une femme -qui a des enfants -est occupée et souvent dépendante du mari ( du père )
cela tranquillise la société ( les parents, les voisins , ceux qui ont raté leur vie etc), de la savoir casée donc coincée à la maison.

une femme qui ne veut pas d'enfant on pense qu'elle veut être libre
( ce qui confirme que la marier = lui enlever sa liberté ) et que donc elle échappe à l'autorité des hommes et de la société

C'est comme l'adultère ça angoisse la société l'adultère féminin
mon dieu des bâtards qui vont réclamer leur part d'héritage !

l'homme qui ne veut pas d'enfant ne questionne pas
puisqu'un homme est libre qu'il soit papa , marié ou célibataire : il fait ce qu'il veut...

Bien vu Elia !

Ce qui renforcerait le constat que nous vivons bel et bien dans une société patriarcale, où les femmes sont symboliquement exemptées de pratiquer le choix familial. Toutefois je pense que les choses changent, lentement mais elles changent.

D'après certaines statistiques les familles monoparentales qui vivent en dessous du seuil de pauvreté sont surtout constituées par une mère et ses enfants ! Et c'est même assez considérable apparemment.

Prenez un exemple classique : un couple dont le mari travaille et la femme reste au foyer (ce qui est un travail à plein temps et souvent délicat, comme nous le savons), un couple avec des enfants, si le couple divorce et que, comme très souvent, la garde est confiée à la mère, si celle-ci n'a pas de revenus conséquent et que son mari ne lui verse pas de pension... C'est coton !
Si la garde est alternée c'est théoriquement différent. Bien sûr les cas sont très variés, mais celui que je viens de prendre en exemple semble assez répandu, ce qui explique que beaucoup de femmes seules vivant avec des enfants connaissent des difficultés à joindre les deux bouts.

Le point central du problème c'est encore et toujours la position sociale de la femme, généralement bien sûr.