L'enfant gigogne

Tout à fait Elia, et c'est ce que j'ai décidé de faire il y a maintenant presque dix ans... Pour franchir le pas il faut parfois un élément déclencheur, quelque chose qui permette de se dire :"Là je dois me pencher sérieusement sur mes valises"...

C'est aussi à l'occasion de périodes cruciales que l'on "sent" les mouvements de son "enfant intérieur". Comme si celui-ci nous faisait parvenir son avis, une interaction entre l'enfant que nous fûmes et l'adulte que l'on est, c'est un dialogue complexe qui peut prendre la forme d'un ressenti psychologique, émotionnel, et bien sûr physique.
On peut partir du concept d'enfant gigogne et imaginer que toutes ces "strates" fusionnent en une seule pour nous apporter une forme de paix intérieure. C'est le but que l'on recherche sans doute, consciemment. Sur le plan inconscient c'est un peu différent, car il y a parfois des "résistances" aux changements, des résistances qu'il faut défaire sans les brusquer. Parce qu'une partie de notre psyché a besoin de comprendre, de se sentir sécurisée. Le mot c'est "intégration", nous avons besoin d'intégrer le fait qu'une situation n'est pas problématique pour notre (nous devrions même dire NOS) enfant intérieur...

Les différentes poupées s'emboîtent mais peuvent devenir un souffle, le souffle d'un souvenir et rien de plus. Il ne s'agit pas de ne plus ressentir, éprouver ce qui a façonné notre enfance, mais de ne plus en ressentir les aspects douloureux. Ces phases qui ont besoin d'être pacifiées peuvent l'être, c'est l'intérêt d'un travail axé sur notre évolution selon moi, afin de mieux "digérer" notre histoire. Le terme me semble approprié, car digérer signifie bel et bien métaboliser, donc profiter de ce qui nourrit, et grandir.