Faut-il s’aimer soi-même ?

Notre époque a son évangile qui se formule ainsi : « Aime-toi toi-même et le reste te sera donné de surcroît. » Aux esprits critiques qui pointent le venin égoïste d’une telle proposition, il est répliqué que nul ne peut aimer autrui s’il n’est d’abord porté par un solide amour de soi.

Mais, comme le remarquait Rousseau, la sympathie innocente à son propre égard a vite fait de tourner à l’orgueil mortifère. D’où l’intérêt d’éclairer les différents visages de l’amour de soi. L’auto-adoration, d’abord, qui pousse Narcisse à se noyer dans son propre reflet et incite certains à s’abîmer devant leur profil Facebook. Le pari pragmatique d’une estime de soi, ensuite, qu’illustrent les meilleures séries made in USA.

Plus martiale est l’option consistant à se sculpter patiemment : expérimentée par les stoïciens, actualisée par Foucault comme mode de résistance au pouvoir et reprise aujourd’hui par le coaching. À moins que, enfin, nous ne nous tournions vers les sagesses orientales qui nous invitent à prendre le problème par l’autre bout : s’aimer juste assez pour, à la fin, s’oublier.

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Je pense qu'il faut s'aimer soi même avant d'aimer quelqu'un, sans pour autant tomber dans le narcissisme.

Et vous qu'en pensez vous ? Faut t'il s'aimer soi même ?

Il est clair que si on ne s'aime pas soi même, il sera compliqué d'aimer les autres de façon saine et sereine. Maintenant, il n'est pas toujours simple de s'aimer.

J'ai eu une enfance difficile, où l'amour était inexistant. Il m'a donc fallu beaucoup de temps, une fois adulte, pour accepter qu'on puisse m'aimer, et plus de temps encore, pour apprendre à m'accepter, avec mes qualités et mes défauts. La donne est donc assez tronquée puisque j'aime plus les gens que moi, en particulier mes proches qui seront toujours plus importants que moi. Ceci entraîne parfois des excès de générosité. Or tous les excès ne sont pas bons. Fort heureusement, je suis très bien entourée ...

Delinéa a écrit:Il est clair que si on ne s'aime pas soi même, il sera compliqué d'aimer les autres de façon saine et sereine. Maintenant, il n'est pas toujours simple de s'aimer.

J'ai eu une enfance difficile, où l'amour était inexistant. Il m'a donc fallu beaucoup de temps, une fois adulte, pour accepter qu'on puisse m'aimer, et plus de temps encore, pour apprendre à m'accepter, avec mes qualités et mes défauts. La donne est donc assez tronquée puisque j'aime plus les gens que moi, en particulier mes proches qui seront toujours plus importants que moi. Ceci entraîne parfois des excès de générosité. Or tous les excès ne sont pas bons. Fort heureusement, je suis très bien entourée ...

Je me reconnais un peu dans ton témoignage, Delinéa.
J'ai toujours aimé mes proches plus que moi-même. J'ai même été surpris de découvrir qu'on pouvait m'aimer et s'inquiéter pour moi. Le problème, c'est que ceux qu'on aime finissent par disparaître. La question que je me pose, c'est ''Est-ce qu'une vie sans amour vaut encore la peine d'être vécue ?''

Clairement NON.

pas d'accord fifi, comme on dit, aime toi le ciel t'aimera

Pourquoi vivre sans amour ? Sujet d'un nouveau post.

à toi de le lancer fifi

OK.

Pour s'aimer soi-même il faut impérativement se trouver "aimable" ! L'estime de soi est une chose qui se construit tout au long de la vie, elle n'est pas figée.

Or, la plupart du temps nous nous aimons au travers du regard des autres, au travers du prisme relationnel. Il est intéressant de s'arrêter sur soi et de se poser la question suivante : pourquoi ne puis-je m'aimer autant que j'aime mes proches ? Le narcissisme est une composante majeure de soi, en manquer c'est souffrir d'une faible estime de soi et en avoir trop c'est souffrir d'une attente trop intense quant aux attitudes et propos d'autrui ! Oui, car le grand narcissique ne peut s'adorer dans la solitude la plus absolue, il lui faut un miroir pour se mirer, des points de comparaison, et ce sont les autres qui lui fournissent.

Aimer davantage ses proches que soi vient souvent d'une image de soi un peu fébrile, d'un vécu spécifique. On peut être très altruiste et ne pas s'apprécier, précisément parce que l'on estime qu'autrui est plus aimable, il est davantage digne d'être aimé que soi. Cela peut venir d'un vécu complexant, de certaines humiliations infantiles... A la question : Faut-il s'aimer soi-même ? Je répond oui, bien sûr, mais entre s'aimer et s'adorer il y a un monde. Un narcissisme équilibré est nécessaire, indispensable même, il ne s'agit pas de s'aimer en allant au-delà de l'intérêt des autres, mais de s'aimer en comprenant que nous avons aussi besoin d'une estime personnelle qui nous permette de nous considérer comme suffisamment aimable, et donc épanoui, sans subir le poids et la lourdeur d'une haute opinion de soi qui, in fine, pousse vers la solitude et la superficialité.

Cela commence à venir de m aimer, c est pourquoi ça n a pas marcher dans mes relations, car j aimais plus la personne que moi même et ne pouvait vivre que pour moi même, c est pourquoi il faut s aimer avant d être aimer, vivre pour soi avant tout

Oui Norma, et pour mieux aimer l'autre ! L'amour inconditionnel mais raisonnable de soi permet d'aimer d'autant autrui que nous ne le percevons pas comme mieux que soi. Tout comme le fait de n'aimer personne, nul ne peut s'aimer s'il n'aime personne, selon moi c'est une illusion totale, tôt ou tard il y a des conséquences.

par contre on peut aimer plus que l'on s'aime

Bien sûr ! Ensuite cela dépend du degré d'investissement amoureux... Aimer l'autre plus que soi implique que l'on s'aime déjà pas mal soi-même, sinon cela risque de vite tourner à l'adulation, l'adoration, et cela comporte un danger : s'oublier dans l'autre, au risque de ne plus penser que l'on existe, que nos intérêts ne doivent pas être "phagocytés" par ceux de l'autre.

voilà il ne faut pas s'oublier dans l'autre, ni vivre pour l'autre, pour aimer une personne comme il faut, il faut vivre pour soi déja, et s'aimer, pour pouvoir aimer l'autre comme il se doit, enfin ce n'est que mon avis à moi

Un avis que je trouve fort sage Norma ! Tout est dans la mesure, l'important c'est de pouvoir ressentir qu'un amour est équilibré, que l'on est pas en train de dévier sur une relation qui met en danger l'une des personnes impliquées.

j'ai déja vécu un amour passionnel c'est assez dévastateur, mais cela est un autre sujet, en effet olive, c'est comme tout, il faut son juste milieu

Il est important d'être bien à l'écoute de soi, pour éviter les excès. S'oublier dans l'autre peut être dangereux, une bonne estime de soi permet d'éviter cela. Peu de gens consultent parce qu'ils sont trop amoureux de quelqu'un, pourtant, quelquefois ce serait utile, pour éviter de sombrer ou de s'oublier, même si l'autre est une personne charmante et gentille, la dépendance excessive peut s'installer. La difficulté c'est d'aimer sans s'oublier, afin de se respecter, de savoir à quel moment l'autre abuse par exemple, c'est important.

voilà, il ne faut pas etre dépendant de l'autre, j'avais beaucoup tendance à le faire ça, toujours dans l'attente, d'un message, un appel, une visite, si j'avais pas de nouvelles, je tournais en rond comme un lion en cage, et bien entendu, ça claquait, je lui disais qu'il ne m'aimait pas, qu'il en avait rien à faire de moi et patati et patata lol, mais avec le temps j'ai compris que c'était nul de faire ça, c'est que je vivais que pour lui et non pour moi

Norma a écrit:nul ne peut aimer autrui s’il n’est d’abord porté par un solide amour de soi.

Je dirais plutôt : nul ne peut aimer autrui s'il n'a pas un tant soit peu d'estime de soi.
Si l'on déteste qui l'on est, comment peut-on aimer les autres ?

Norma a écrit:se sculpter patiemment : expérimentée par les stoïciens, actualisée par Foucault comme mode de résistance au pouvoir et reprise aujourd’hui par le coaching.

On en revient une fois encore au perfectionnement de soi permettant également de mieux comprendre les autres car lorsqu'on est pleinement conscient de ses propres défauts, on est davantage bienveillant à l'égard des défauts perçus chez les autres ; plus tolérant l'on est.

Les imbus de leur personne sont les plus intolérants et les moins bienveillants, ce qui est logique du fait de la haute opinion qu'ils ont d'eux-mêmes.

Norma a écrit:Je pense qu'il faut s'aimer soi même avant d'aimer quelqu'un, sans pour autant tomber dans le narcissisme.

Il faut apprécier, aimer un minimum qui l'on sait que l'on est intrinsèquement avant d'être capable d'aimer vraiment oui, je le pense également.

Colombeline a écrit: Je dirais plutôt : nul ne peut aimer autrui s'il n'a pas un tant soit peu d'estime de soi.
Si l'on déteste qui l'on est, comment peut-on aimer les autres ?

J'ai commencé à m'aimer le jour où d'autres personnes ont commencé à montrer de l'intérêt à mon égard...
Par mimétisme, je leur ai manifesté de l'affection.

Tu t'étais donc convaincu que tu n'étais pas aimable, dans le sens : pas digne d'être aimé car pas digne d'intérêt ?

Selon moi on ne peut s'aimer que par les autres ! Car s'aimer sans les autres c'est évidemment très narcissique. Cela dit, il ne faut pas non plus s'aimer qu'au travers des autres, sinon le narcissisme est tout aussi évident ! Mais pour s'aimer par les autres il suffit de les aimer en retour selon moi, ainsi ils renvoient cet amour qui devient évident pour soi, enfin, si la personne n'est pas trop carencée sur le plan de l'auto-estime.

Tu vois Happy, c'est parce que tu es aimable ! Ainsi tu as éprouvé cette affection en retour comme pour valider ce que ces personnes avaient ressenti pour toi... Je crois. S'aimer soi-même c'est aimer les autres, sinon le narcissisme gagne et l'on finit par n'aimer que soi sans être aimé de personne ! Je pense qu'il faut un minimum d'amour pour soi, juste ce qu'il faut pour ne pas être écrasé soit par le narcissisme, soit par la mésestime de son être...

Colombeline a écrit:
Tu t'étais donc convaincu que tu n'étais pas aimable, dans le sens : pas digne d'être aimé car pas digne d'intérêt ?

En gros, c'est ça... Et comme je suis quelqu'un de superficiel, l'intérêt passe en priorité par le physique...

Psycholive a écrit:'il faut un minimum d'amour pour soi, juste ce qu'il faut pour ne pas être écrasé soit par le narcissisme, soit par la mésestime de son être...

Question de juste milieu, une fois encore. Le parfait point d'équilibre entre le trop peu et le trop.